Pan-Pot ou modérément chantant

Variations rythmiques et graphiques pour trois jongleurs et une pianiste

Dans une volonté d’explorer les liens intimes qui unissent composition musicale et écriture du jonglage , Pan-Pot ou modérément chantant traverse le répertoire pour piano depuis Jean-Sébastien Bach jusqu’aux compositeurs de notre temps que sont Ligeti ou Kagel.
Pan-pot ou modérément chantant ? Un intérieur pour solitudes dignes et relations galantes.
Le jongleur s’efface derrière les trajectoires de ses balles, tendues comme des cordes de violon, rythmiques et claquantes, suspendues et aériennes. S’ouvre à nous un monde de perceptions musicales et graphiques, l’évidence d’une beauté puissante et singulière.

Style et théâtralité

 » Faire émerger d’un jonglage singulier une théâtralité singulière. Nous proposons un travail autour du corps et de l’objet comme point de départ d’une exploration scénique par laquelle nous prétendons toucher à l’essentiel, c’est-à-dire une vérité théâtrale et corporelle, un refus de représenter les choses.

Le style : On reconnaît un style à deux choses essentielles. Il y a d’abord un traitement imprimé au langage utilisé pour ensuite pousser ce traitement au bout de ses possibilités, que les gestes et les paroles s’y défigurent. Qu’il ne reste plus qu’une musique, une petite ritournelle, saisissante et implacable.

La théâtralité : Le théâtre est ce qui donne à voir un homme, là, à un moment donné. Nos écritures se limitent à faire, c’est-à-dire que le comédien/jongleur se livre dans un état de simplicité absolue à des partitions d’actions, de gestes, de lancés/rattrapés, d’où émerge un théâtre libre de toute prétention psychologisante ou illustration. »

Distribution

Ecriture et mise en scène : Nicolas Mathis, Denis Fargeton, Julien Clément
Interprètes : Nicolas Mathis, Denis Fargeton, Julien Clément
Pianiste : Ursula Alvarez-Heredia
Avec le regard complice de Simon Carrot
Création lumière : Arno Veyrat
Direction technique et régie : François Dareys
Identité visuelle : Aude Poirot

Notre jonglage

 » Tout notre travail actuel consiste à extraire, caractériser, et développer des règles, des constantes qui régissent les perceptions produites par la course d’une balle dans un espace donné ; le concept autour duquel s’organisent toutes ces perceptions étant le point fixe, la sensation d’immobilité de l’objet au sommet de sa trajectoire, qui semble fonder à elle seule, la singularité expressive du jonglage, comme l’attraction tonale fonde celle de la musique.

Toute démarche contemporaine tend à rapprocher son médium de ce que lui seul peut, de ses puissances propres, c’est dans ce sens que nous avançons. Réduire le sujet autant que faire se peut, devenir nature morte, que rien ne vienne distraire l’attention de l’essentiel, le jonglage. Que nos compositions, sans sujet, ne tiennent que par la force de leur style, écartant toutes les séductions, le pittoresque, la représentation, la narration, et, qu’au bout de l’humilité, tout soit immédiatement chargé. « 

Teaser Pan-pot ou modérément chantant

Création : 2009

Durée : 1h

Images - Pan-pot ou modérément chantant

© Philippe Cibille

Production : Collectif Petit Travers
Coproductions : Les Subsistances, laboratoire international de création à Lyon / L’Arche, scène conventionnée de Bethoncourt / Théâtre Gérard Philippe, scène conventionnée de Frouard/ Les Pronomades, Centre National des arts de la rue en Haute-Garonne/ les Migrateurs, en partenariat avec le Maillon, scène européenne de Strasbourg
Accueil en résidence : CirCa, Pôle national des arts du Cirque à Auch/ Théâtre de l’espace, scène nationale de Besançon / Ramdam à Sainte Foy-Lès-Lyon / l’Espace Périphérique in Paris
Soutiens financiers : aide à l’écriture pour les arts du cirque de la Direction Générale de la Création artistique, Ministère de la culture et de la communication / DRAC Midi-Pyrénées / Conseil régional Midi-Pyrénées / Ville de Toulouse / BNP Paribas Fondation
Prix spécial du jury lors du Festival International de Cirque de Grugliasco (Italie) en 2008.

Extrait de presse

  • On dira donc une fugue lumineuse pour évoquer l’envolée de ce Collectif Petit Travers, collectif de jeunes jongleurs et musiciens, dans laquelle la profusion des balles fait écho à la sincérité des notes. Tandis qu’une jeune femme égrène, imperturbable, ses notes au piano, trois garçons essuient sans vaciller une averse traçante… Une proposition légère, fluide, dont le titre apparaît comme un hommage crypté au pianiste Glenn Gould.

    TÉLÉRAMA 03•12•2010
  • Il y a de la magie dans ce spectacle. Beaucoup d’humour aussi, une beauté singulière et une indéniable virtuosité. […] Formel et d’une élégance surannée, un peu mimes et parfois clowns, façon personnages de films muet, Julien, Denis et Nicolas ont créés une œuvre belle et fascinante.

    LA DÉPÈCHE DU MIDI 25•10•2009
  • Nous pouvons imaginer que les balles sont en train de fuser avec nos regards, qu’elles nous traversent avec pour seul objectif, faire rebondir sur la scène, notre petit chaos supplétif, nos insoumissions, nos bégaiements, nos chutes et nos suspensions. […] Un spectacle si fin, si intelligent que le décrire c’est un peu mordre une pomme sans la regarder, il faut s’y rendre comme pour un rendez-vous au clair de lune, en amoureux transis, les yeux levés vers le ciel des jongleurs.

    LE MONDE 11•07•2016

Dates - SAISON 20232024