Nos matins intérieurs
Avec le Quatuor Debussy
Pièce pour dix jongleur·se·s et quatre musiciens
Avec le Quatuor Debussy
Pièce pour dix jongleur·se·s et quatre musiciens
NOTE D’INTENTIONS
Quels chemins partent de nous pour rencontrer les autres et le monde ? Comment faire commun sans y perdre son individualité ? Et qu’en est-il de notre art qui nous isole autant qu’il nous inscrit au coeur de ce monde avec intensité ?
Dans un dédale de trajectoires individuelles faites d’étincelles et de patience, nous sommes plusieurs à jouer la même musique, intime et universelle.
Dévoiler un peu de soi et se fondre dans le mouvement commun pour proposer un monde de jeux, de relations, d’espièglerie et de lyrisme, de musique et de danse. Nous, jongleuses, jongleurs et musiciens, sommes tout autant le paysage que les surprises qui s’y nichent, nous vous offrons notre énergie et les désirs qui nous meuvent.
La musique
Ce travail prend sa source dans la rencontre avec le Quatuor Debussy. La musique nous émeut et nous déplace, nous donne l’impulsion et fait chanter nos gestes.
Les musiciens jouent les maîtres du temps, imposant les vitesses, les carrures, et les durées. Ils sont aussi nos témoins, en posant leurs regards sur nos danses, ils invitent tout un chacun à se faire voyeur de nos jeux chorégraphiques, à en goûter les tensions et les fulgurances.
Ils peuplent notre monde, le regardent et le donnent à voir et à entendre.
Nous avons circonscrit notre répertoire musical autour de l’œuvre de deux compositeurs séparés par plus de trois siècles : les fantaisies baroques d’Henry Purcell dialoguent avec le romantisme répétitif actuel de Marc Mellits.
La musique ancienne fait appel à notre mémoire historique, elle puise son émotion dans les racines de la culture européenne et nous parle profondément, touche directement notre sensibilité et notre oreille. Cette musique revêt une grande variété de formes et de tempos. Basée sur des motifs qui se répètent et s’enchevêtrent, elle est pour nous la base d’une architecture sur laquelle viennent se poser nos compositions collectives.
En contraste, la musique pour quatuor de Marc Mellits est empreinte de culture populaire, rock, répétitive, tout en proposant un langage résolument contemporain au traitement rythmique exigeant et riche. C’est une musique qui dessine des espaces, fait voyager le son d’un interprète à l’autre comme nous échangeons nos balles… un dialogue s’établit naturellement avec le jonglage. Cette matière riche en affects propose un univers sonore entre mélancolie et énergie brute. Elle soutient et accompagne les prises de paroles et l’apparition des singularités vivantes de chaque jongleur.
Se raconter pour inventer sa place au sein du monde
Pour la première fois c’est par la parole que chaque personnage est amené à exprimer sur scène, sa singularité irréductible, premier pas vers l’autre qui est en soi, première marche vers la relation à son prochain. Sous la plume de l’artiste et écrivain Jean-Charles Massera, adepte d’un bricolage généralisé du langage ordinaire, se dessine petit à petit une mosaïque d’instants où se dévoile l’intime, les éclats de pensées individuelles qui conditionnent nos existences. Par contrepoint, suivant une métaphore musicale, chacun se met à jouer dans le vide des autres et le commun s’organise.
Le charme percutant de la banalité, la tendresse qui accompagne nos moments absurdes. Avec une grande économie de mot, il parvient à lier les identités, montrer le chemin de chacun vers l’universel, nous embarquer dans l’histoire collective qui se joue devant nous. Raconter avec une infinie légèreté le constat tragique : c’est depuis mon sentiment de singularité que je suis confronté au besoin de faire avec l’autre.
Un espace modulaire, un espace de jeu
Le plateau est structuré par la présence de 28 cubes qui s’agencent tout au long de la pièce pour former et déformer toutes sortes d’espaces évocateurs, structurant la relation des personnages entre eux.
Tantôt symbolisant le cadre du théâtre, ou une montagne rocheuse, tantôt une frontière qui sépare ou un parterre de chaises qui réunit, ces masses amovibles et imbricables comme un jeu d’enfant sont manipulés par les jongleurs et les musiciens.
C’est dans le temps de la représentation et sous le regard du spectateur que s’opèrent les transformations de l’espace, ludiques et évocatrices. Chaque nouvelle situation révèle alors de nouveaux rapports de jeu, de nouveaux modes d’interactions entre musique et jonglage, entre temps et espace, entre présence et temps qui passe.
Construire un espace pour se cacher, construire un espace pour se montrer, pour séparer ou réunir, construire un espace de jeu, de surprise ou au contraire un espace nu où tout est montré. Là encore, nous avons désiré́ une palette aussi large que possible afin d’y déployer la vie de notre communauté́ poétique. . . Pour que, de principes simples et évidents à percevoir, émerge le mystère du vivant.
Distribution
Ecriture : Julien Clément et Nicolas Mathis
Mise en scène : Nicolas Mathis
Texte et direction d’acteur : Jean-Charles Massera
Conception musicale : Christophe Collette
Avec les musiciens du Quatuor Debussy
Avec les jongleurs.se.s du Collectif Petit Travers : Eyal Bor, Julien Clément, Rémi Darbois, Amélie Degrande, Bastien Dugas, Alexander Koblikov, Taichi Kotsuji, Carla Kühne, Emmanuel Ritoux, Anna Suraniti
Musiques : Henry Purcell, Marc Mellits
Création lumière : Arno Veyrat
Costumes : Léonor Boyot Gellibert
Laboratoire prise de paroles : Stéphane Bonnard
Construction de la scénographie : Olivier Filipucci
Regard sur le geste : Violeta Todo Gonzalez
Voix off : Jean-Charles Massera et Martin Sève
Régie générale et lumière : François Dareys ou Thibault Thelleire
Régie son : Victor Page ou Eric Dutrievoz
Collaboration de direction : Dorothée Alemany
Direction de production : Anna Delaval
Coordination logistique : Audrey Paquereau
Coordination technique : Samuel Wilmotte
Administration de production : Géraldine Winckler
Création : 2023
Durée : 2:13
Premières : 14 et 15 septembre 2023 au Théâtre National Populaire à Villeurbanne dans le cadre de la Biennale de la Danse de Lyon 2023
Production : Collectif Petit Travers, en complicité avec le Quatuor Debussy
Coproduction et accueil en résidence : Maison de la Danse, Pôle européen de création, Lyon ; La Biennale de Lyon ; Le Carré Magique, Pôle National Cirque en Bretagne ; AGORA – Pôle national cirque Boulazac – Nouvelle Aquitaine ; Plateforme 2 pôles cirque I La Brèche à Cherbourg et le Cirque Théâtre d’Elbeuf ; Le Sirque, Pôle National des Arts du Cirque Nexon Nouvelle Aquitaine.
Coproduction : Initiatives d’Artistes / La Villette, Paris : La Cité Bleue, Genève ; Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines, Scène nationale ; Equinoxe – Scène nationale de Châteauroux ; Le Carreau, Scène nationale de Forbach et de l’Est mosellan ; La Rampe-La Ponatière, scène conventionnée danse et musique, Echirolles.
Accueil en résidence : Circa, Pôle National Cirque Auch Gers Occitanie ; Théâtre de Privas – Scène conventionnée · Art en Territoire · Centre Ardèche ; Théâtre National Populaire à Villeurbanne.
Avec le soutien de la SPEDIDAM, du Centre national de la musique, de la Ville de Villeurbanne et du dispositif d’aide à l’insertion professionnelle Jeune Cirque National.
Le Collectif Petit Travers est conventionné par le ministère de la Culture (DRAC Auvergne-Rhône-Alpes) et par la Région Auvergne-Rhône-Alpes.
Le Quatuor Debussy est conventionné par le ministère de la Culture (DRAC Auvergne-Rhône-Alpes), la Région Auvergne-Rhône-Alpes et la Ville de Lyon. Il est soutenu par la Métropole de Lyon, la SPEDIDAM et SG Auvergne Rhône Alpes.